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 Save your twisted enemy | Genesis

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Claire “Lightning” Farron♠ Messages : 457
♠ Présence : Tellement élevée que j'suis maintenant dans tes chaussettes... :D
♦ Monde actuel : Twilight Town
♦ Objectif actuel : Retrouver Serah, quitter le monde.
♦ Humeur : Froide.
♦ Munny : 389

TU SAIS QUI JE SUIS ?
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Claire “Lightning” Farron
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MessageSujet: Save your twisted enemy | Genesis   Save your twisted enemy | Genesis EmptyJeu 19 Jan 2012, 7:43 pm

J’ai cherché. Oh, j’ai tellement cherché. Dans tous les coins, toutes les pièces, au moment où je suis rentrée dans ce manoir hier soir. J’ai sillonné chaque salle, chaque couloir, tout ce que je pouvais trouver suspect. Tout, sans aucune trace d’elle. Aucun signe qui aurait pu me mener sur une piste. Elle n’y était pas. Seule la poussière balayant le sol à chacun de mes pas, seules les ombres incandescentes des meubles détruits, des lustres anciens et des rideaux portés par la brise d’une fenêtre ouverte pour aérer l’épave d’un temps révolu m’ont accompagné dans ma quête infructueuse. J’ai cru perdre espoir. J’ai cru me laisser animer par ma mélancolie, par ma peine ; le désarroi m’a tant rongée. Toujours aucun signe d’elle, nulle part, quand j’ai traversé toute la ville, tous les recoins possibles, quand j’ai tourné en rond, invoquant sa pensée, demandant partout des informations quant à l’endroit, l’endroit où cette tête rosée aurait pu se trouver. Sans l’espoir de la revoir, d’entendre dans l’air sa voix, de revoir son sourire ne serait-ce qu’une fois. Perdue à jamais dans les recoins les plus reculés de mon esprit, elle reste. Dans le brouillard d’une ville inconnue, je m’enfonce. Dans son continu lent, je m’habitue. Je me meurs à petit feu. Je comprends le sens de la solitude. Enfin, je comprends ce que c’est, d’être seule. Perdue. Perdue dans un vide inconnu. Un tourbillon insensé de solitude et de remise en question. Sans aucune trace. Pourtant, cette certitude me ronge. Elle ne peut être seulement disparue. Elle doit être quelque-part. Toujours en vie. Je l’espère, j’ai confiance, mais rien ne calme mon angoisse.

Qu’importe.

Le manoir est grand, vide. Inhabité et isolé du reste de la ville. Il semble en émaner une certaine paix, dans un délire de poussière et de temps révolus. Il y a en ces lieux tant de choses à refaire, à remanier, à réparer, à épousseter. Je ne peux quitter cet endroit sans ressortir avec quelque-chose. J’y voyais un grand potentiel ; un endroit où rester. La mélancolie m’avait habité encore une fois alors que mes pensées vagabondaient ; cet endroit allait devenir ma nouvelle maison. Voilà à quoi je pensais. Tandis que les murs se transformaient, reprenaient la forme arrondie de ma vraie maison, seulement dans mon esprit, des souvenirs confus et si clairs à la fois. De cette maison que j’avais dû abandonner. Les effluves de mon passé revenaient me hanter autant que le visage doux de ma sœur. Je me souviens avoir regardé le sol, soupiré. J’avais tant de choses à faire maintenant. Tant de choses après avoir tout cherché. Mes journées se planifiaient, mon horaire se remplissait à mesure que mes pensées s’organisaient. J’avais un but, quelque-chose à quoi me rattacher, un moyen de faire de l’argent et de survivre dans cette ville. J’avais maintenant un foyer, que je me devrais de remettre en ordre les pièces qui en avaient besoin. J’avais toujours ce but qui ne changerait jamais. Ma sœur restait la priorité entre tout cela. Je me promettais des heures à errer dans la ville, à demander à tout le monde des nouvelles. Qu’importe s’ils trouvaient mes questions répétées agaçantes.

L’idée de parfaire l’endroit encré dans mon esprit, je me dirigeais vers les boutiques de la ville pour acheter quelques accessoires pour me rendre la vie dans cet endroit plus facile – déjà, quelques produits hygiéniques, une couverture, de la nourriture. J’en revenais les mains pleines, sautant par-dessus la clôture fermée de l’endroit avec ces sacs, plaçant tout, le goût amer de la solitude rôdant dans ma bouche. Personne n’avait dû me voir rentrer dans la forêt, m’y enfoncer. Enfin, j’espérais. Une fois de retour, je déposais les sacs, m’affairais à jeter un coup d’œil dans la cuisine. J’y voyais un fourneau semblable à celui utilisé dans la boulangerie, plutôt antique, puis, plus loin, ce qui ressemblait à un réfrigérateur. Je l’ouvre, remarque qu’il est complètement vide. D’ailleurs, aucune froideur ne semblait en sortir. Une inspection plus approfondie me mène derrière, où je remarque un fil débranché à côté d’une prise. Méfiante par rapport au court-circuit que je pourrais causer, j’ai branché l’appareil pour l’entendre émettre un son ; il était remis en marche. J’eus un soupir de soulagement : une dépense de moins à faire, et une manière très efficace de garder de la nourriture pour un moment. Ma curiosité m’avait même apportée à vérifier jusqu’à l’eau des robinets – j’eus une bonne surprise en prenant conscience de l’eau qui s’en écoulait. Au début quelque peu brunâtre, mais au fil des secondes de plus en plus pure. J’ai ouvert ainsi toutes les fenêtres du manoir, laissé couler l’eau dans tous les robinets pour en purifier le liquide vital – l’endroit semblait renaître de ce simple mouvement. Le bruit me rassurait, la certitude que tout finirait par s’améliorer était enivrante. Si tout pouvait me faire sentir mieux, alléger ma conscience. Un endroit où rester. Un endroit que j’allais remettre en place, remettre accueillant. Si je ne retrouve pas le moyen de revenir à la maison, avec elle, au moins, nous aurions notre propre chez-nous, dans ce monde reculé. Une fois que je l’aurais retrouvé. Elle, et peut-être bien Snow, Hope… Et les autres.

J’avais trouvé dans un placard un balai ainsi que des produits ménagers. De quoi remettre en place l’endroit désaffecté qu’était devenu ce manoir. Je me sentais mieux ainsi, à l’esprit occupé, plutôt qu’à remanier des pensées trop lourdes pour mon esprit. J’avais étendu les couvertures, les draps des deux lits de l’endroit sur les rampes après en avoir secoué la poussière, j’avais sorti la vaisselle avec l’idée de tout nettoyer en tête. La salle à manger restait le plus en mauvais état ; un lustre tombé sur la table l’avait brisé. Pourtant, le buffet montrait une grande quantité de vaisselle – élégante et antique, comme je n’avais jamais vu auparavant. Comme si l’ancien propriétaire était tout simplement parti sans demander son reste. Quelque-chose devait être arrivé dans cet endroit pour qu’il soit ainsi. Quoi ? Je n’en savais rien. Peut-être pourrais-je m’enquérir aux trois gamins. Pence semblait avoir de nombreuses informations au sujet de cet endroit. Dommage que je n’aie pas recroisé le groupe en rentrant. Contrairement à la salle à manger, la pièce la plus propre, c’était sans dire la bibliothèque. Pleine de livres en tout genre, de couvertures aux couleurs ardentes ou fades. Une pièce qui n’avait aucunement besoin d’être retouchée – dans laquelle je reviendrai certainement. Les livres étaient les outils les plus utiles pour finalement apprendre l’alphabet de ce monde – et de s’en accoutumer. J’avais refermé la porte, me concentrant sur autre chose qui avait besoin d’une attention directe.

Ainsi, je passais le reste de la soirée à nettoyer, épousseter, récurer. Le tout ramenait des pensées lointaines, des souvenirs que jamais je n’aurais pu oublier, même si je l’avais espéré au plus profond de moi – Le sourire rassurant de ma mère se dessinait dans mon esprit, alors qu’elle revenait de travailler et voyait que la maison était propre. Elle travaillait si fort pour nous faire vivre. Ce sourire était une récompense à tout le travail que j’avais mis dans le ménage. Parce qu’avant sa mort, je faisais tout pour aider à nous rendre la vie plus facile. Les multiples conversations que j’avais pu avoir entre elle et Serah, pendant lesquelles nous sourîmes toutes les trois, juste avant que la maladie ne la prenne de ses bras glacés. Certes, le travail ménager était ma spécialité, mais Serah restait la meilleure cuisinière. Sa cuisine me manquait tant, à ce moment. J’ai eu ce manque de son sourire, de la manière enjouée dans laquelle elle affirmait cuisiner mieux que moi. Elle me manque. Des souvenirs heureux peuvent parfois avoir des répercussions plus accablantes, non pas moins démotivantes. C’est dans l’espoir de revoir son sourire que j’ai continué jusqu’à être complètement épuisée – seulement à ce moment ai-je pu me permettre de dormir, en attendant le lendemain, où la routine prendrait une nouvelle fois le dessus.

Je m’étais réveillée de bonne heure, quelques heures seulement après m’être endormie. Je n’ai jamais eu besoin de beaucoup de sommeil. Souvent, j’avais des heures irrégulières et changeantes, à Bodhum. J’avais pris une quinzaine de minutes pour me préparer, me délaisser du pyjama acheté hier, remettre mon uniforme lavé hier soir et repartir. Je me dirigeais donc vers la boulangerie, à l’autre bout de la ville. Le boulanger m’accueillit avec son sourire quotidien, auquel je répondais d’un mouvement de main et d’un sourire. Je passai quelques heures encore, le grand manoir dans l’esprit, à faire du pain, à discuter avec le boulanger. Mes yeux défilèrent souvent sur les passants ; j’avais reconnu pendant la journée le gamin qui m’avait foncé dedans quelques jours plus tôt, un des amis de Seifer qui me dévisagea quelques secondes avant de continuer sa route, puis rien de plus que des gens croisés maintes fois dans les rues. Leur rythme de vie lent m’étonnait toujours autant, le crépuscule constant m’apaisait ; mes pensées vagabondaient ailleurs sans arrêt. J’ai cru voir une silhouette noire passer dans un coin de rue – serait-ce un des jeunes se tenant en haut de la tour ? Du coin de l’œil, avant de retourner aux fourneaux, une figure rougeâtre passait dans la ville orangée.

C’est à ce moment qu’un frisson me passe dans l’échine. Un sentiment désagréable. Comme si quelque-chose était sur le point d’arriver. Peut-être n’est-ce que les pensées qui me tracassent. Oui, ça doit être ça. Peu importe. Je venais de finir ma journée. Je prends donc congé du boulanger, un sourire aux lèvres alors que l’on se souhaite une bonne soirée. Je laisse le tablier sur son crochet, remet mes gants précédemment enlevés et sort de la boutique, un peu plus d’argent en main, d’autres travaux ménagers en vue. Je fais exprès de passer par les rues les plus achalandées de la ville pour le retour – dans l’espoir de la croiser, sans que je ne la voie nulle part, une nouvelle fois. Je passe une main dans mes cheveux, les secouant pour enlever ce qui reste de farine. J’attends quelques instants et m’enfonce une nouvelle fois dans la forêt. J’entre dans le manoir. Même si j’avais encore beaucoup de choses à faire, je vois déjà un grand changement par rapport à hier. Je ferme la porte derrière moi – continue de marcher, notamment vers la table de bois sur laquelle gît dans une protection de verre une carte bien spéciale.

Le modèle réduit de Twilight Town au milieu de la salle principale avait maintes fois attiré mon attention. À quoi bon avoir une carte comme celle-ci ? Je ne savais trop, et pourtant, il est bien là, aussi étrange cela puisse-t-il paraître. Un plan de la ville qui pourrait bien m’aider à chercher dans les coins les plus éloignés. M’en approchant, je me rends compte à quel point je suis passée souvent à certains endroits, à quel point je connais déjà cette ville sur le bout de mes doigts. Seulement la forêt entourant le manoir reste encore à chercher. Cette forêt dans laquelle je suis certaine de m’enfoncer pour retrouver quoi que ce soit. Me connaissant, j’aurais tendance à m’enfoncer dans la ville durant des heures, posant mes yeux partout autour pour une quelconque trace. Tout cela deviendrait bien vite une habitude. Un peu comme une patrouille. Quoi de plus naturel pour un ex-soldat dans le Guardian Corps ? Un peu plus de ce que j’étais avant de me retrouver ici. Des choses qui me permettraient de me rattacher à mon passé et me sentir presque complète. Presque… Seulement.

Puis, un bruit. Un déclic. Mon cœur saute un battement. Je retiens mon souffle, cours jusqu’à la porte, derrière l’armure de gauche. J’avais ainsi une cachette simple, assez pour prendre quiconque entrait par surprise. Le filament de lumière se prolonge doucement sur le sol à mesure que la porte ouvre, la porte de droite, d’une lenteur théâtrale, presque exagérée. Monte l’ombre d’une tête, qui se prolonge. Une ombre que je ne connais que trop bien. Il entre. La porte se referme derrière lui, je l’entends. Puis, plus rien. Que ses pas qui s’avancent vers moi. Lents. Ma main glisse sur l’extrémité du Blazefire Saber. Mes doutes furent malheureusement véridiques alors que je vois ce manteau cramoisi, ces bottes noires. Lui. Lui. J’aurais dû savoir qu’il m’avait suivi. Comment ai-je pu être aussi inattentive ? Le déclic d’enclenchement résonne. Les pas s’arrêtent. Je dois faire vite. Pas le temps de poser une seule question. Cet homme n’est rien de plus qu’une menace, rien de plus qu’une nuisance. Il n’est pas encore tout à fait à mon niveau – je ne lui laisserai pas le temps. Je dégaine mon arme et fonce, devant lui un cri perçant l’atmosphère jadis silencieux de la pièce.

Un bruit métallique résonne. Je suis stoppée dans mon élan. Je reprends mon souffle, mes yeux brûlant d’une fervente détermination, dans les siens, inexplicablement froids.
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♦ Objectif actuel : Angeal . . . Where are you, my Friend ?
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MessageSujet: Re: Save your twisted enemy | Genesis   Save your twisted enemy | Genesis EmptyJeu 08 Mar 2012, 1:51 pm

SAVE YOUR
CRYPTIC

ENNEMY


The fates are numbing,
ravaging, devastating,
leaving me to wonder if
searching for you will really
suffice when the tremors
of finality are heard.

-

Hey, Gen, don’t you think that Dumbapples are a bit like humans,
blooming all over the place randomly, as they please ?


Angeal.

La tonalité rassurante et vibrante de ta voix me manque plus que tout, elle vient me hanter de par-delà les rêves, dans chacune des parcelles constituant ma conscience et mon inconscient. Le souvenirs de tes paroles, de ta douceur, me force à genoux, m’oppose à un reflet se faisant chaque jour plus conforme à celui du double vagabondant au sein de mes songes. Creusé par l’amertume et le désespoir, j’erre, impuissant, sous la candeur détestable du crépuscule de cette ville si calme. Où es-tu ? Pourquoi m’as-tu abandonné ? Que t’est-il arrivé lorsque la force m’a quitté, me laissant m’effondrer dans l’herbe haute de ce monde coloré ? Quels gestes ignobles Sephiroth, ce héro erroné, a-t-il bien pu poser à ton adresse. Je suis en vie . . ., mais à quel prix ? Le prix de la possibilité solennelle d’une vengeance, de nos retrouvailles émouvantes ? Oh, mon ami . . .

Je reflète les ténèbres qui m’ont accueilli au réveil, ombre tortueuse arpentant la conurbation innocente à toute heure, tentant de crisper mes doigts autour d’une forme possédant le pouvoir de me faire quitter ce monde. Ce monde qui n’est pas le miens et qui ne le deviendra jamais. Pour que je puisse réussir à un jour te trouver. Toi, et simplement toi. Ces visages ingénus me resteront étrangers. Ils ne se résumeront qu’à des détails flous que je n’apercevrai et regarderai que par contrainte, que par éprouvante nécessité. Des hommes, des femmes, des humains qui n’y comprendraient strictement rien. Survivre me parait trop simple, l’écho des résultats de mes vols subtils résonnant chez les passants discrètement. Qui accuser ? Pourquoi accuser ? N’a-t-on pas simplement mal compté la marchandise ? Qu’importe, volatile d’onyx, je ne me ferai jamais prendre et je ne m’abaisserai pas à m’enraciner dans cette ville en m’incorporant à son économie. Ce ne serait pas digne de la lame que je brandis, de l’âme de guerrier qui m’habite. Ils n’auront qu’à blâmer les jeunes générations qui arpentent les rues, armées de leurs rires et exclamations lointaines, n’auront qu’à pointer de leur doigt ces figures sombres de l’Organisation XIII qui vont et viennent à leur guise. Il serait si simple de faire porter le chapeau à Demyx s’il se donnait la peine d’apparaître plus souvent. . . Le blond pourrait se montrer utile, si le vide ne l’ensevelissait pas, si, si . . . S’il n’était pas plus perdu et encombré que ma propre personne.

Prunelles bleues vagabondent sur ce parquet de pierres claires reflétant le soleil éternellement couchant de Twilight Town, brouillant ma notion du temps, m’enrageant, alors que je cherche un signe, un détail. Une idée pour apaiser le vide qui me ronge, ce néant que tu as laissé derrière toi en disparaissant. Tant d’affection, tant de dérision. Émotions contradictoires qui m’enverraient mettre à feu et à sang cet endroit ennuyant, aux couleurs ternies par le soleil si je n’avais pas tant de retenue, pas tant d’espoirs envenimés me laissant croire que je finirai par trouver une âme qui m’indiquera comment quitter cette ville. Le feu, le sang, la mort, ne l’aie-je pas déjà répandu auparavant, dans une autre vie, une autre dimension . . . ? J’hume l’odeur distante d’une chimère suintante de solennité et la brise de Twilight Town laisse mes mèches cuivrées se perdre dans un vif ballant. À tes côtés, une telle journée, une telle aventure, aurait très certainement prouvé être magnifique, transcendante. Mais tu n’es point là, laissant mes mains gantées illustrer des flexions éplorées dans le vide alors je que scande mentalement ton nom.

Angeal. Angeal. Angeal.

Laisse-moi te retrouver.

Aujourd’hui, j’ai enfilé mon manteau, brave compagnon filtrant une certaine stabilité, toute comme mon aimée rapière, à l’existence de rôdeur que je mène. Les ballons claquant contre ma fenêtre s’étaient fait trop tonitruant, perturbant ma quiétude simulée, ma contemplation colérique. Encore une fois, comme tant d’autres, ces fracas contre ma fenêtre obtenue par l’intermédiaire de l’enjolivement d’un sourire, m’avaient motivé à quitter mon antre, à rejoindre le monde extérieur pour continuer ma quête. Délaissant les paroles sournoises et calquées de la prophétie de ma Déesse bien-aimée, je me faisais passant lambda, creusant de mes pas le bitume affligeant des routes de la ville. Errance sans pareille qui finirait par me faire perdre la raison plus que je ne l’avais déjà perdue. Noyée dans les regrets rongeants de mes folies passées, de l’amertume qui me grignotait les organes. Depuis combien de temps croupissais-je ici ? Des semaines, des mois ? Trop longtemps.

La conurbation me parait plus vivante qu’à l’habitude, laissant filtrer quelques visages maintenant familiers en travers de ses rues toujours trop calmes. Ce monde se montre si différent de Radiant Garden où les gamins piaillaient de toutes parts, où il faisait bon de vivre. Je ne me rappelle que trop bien les vergers verdoyants, trop bien les chaussures de Lea et Isa qui se fracassaient contre le sol. Pourquoi a-il fallu qu’il se manifeste . . . Sephiroth.

La vérité écorche ma peau, épine assidue qui s’acharne à sa tâche; tout déchirer, tout détruire pour ne plus laisser qu’une plaine vide de sens à l’endroit où s’était tenu un fier guerrier empli de lyrisme. L’écho de ce que je savais été, le souvenir de ce que je ne serai jamais plus. Mes paumes glissent cotre le pommeau familier de mon arme, mouvement bref chargé de redondance, alors que j’observe, que j’observe la journée qui devrait lentement s’éteindre. Puis entre intérêt et désintérêt, perdu dans les reflets chaleureux de l’éternel astre couchant, elle s’affiche à moi de cette démarche qui se crache hautainement à mon visage.

Elle.

Oui, elle. Cette dame que j’ai vu se réveiller sur la plage, désorientée par le crépuscule. Mèches roses enfarinées, tablier plissé par le labeur de sa journée, elle semble quitter l’un des établissements commerciaux désopilant de la ville. Je la fixe bouger, détaille ses mouvements de mes prunelles claires. Là où Demyx ne s’est montré que d’une utilité passagère, esclave au maître carmin dont j’ai assumé le rôle, celle-là garde certainement de plus grands secrets. Là où ce qu’elle sait ne lui permet pas de quitter Twilight Town, peut-être que lorsque combinées avec mon savoir, ses connaissances prouveront utiles, miraculeuses. Espoirs infondés, accompagnés d’une forme de curiosité aux intonations perfides, qui me poussent à la suivre, tapis dans ces ombres qui sont devenues ma seconde nature. Les ténèbres, malgré les apparences simplettes de la conurbation, ont l’art de croitre aisément au cœur du crépuscule qui alimente l’endroit, leurs ombres moqueuses s’étendant dans les recoins les plus insoupçonnés. Comme dans ce gamin au visage d’Heartless, certainement. La suivre, elle, qui n’a pas le luxe de posséder une appellation à l’instant, ne s’avère pas très ardu. L’achalandage relatif des rues combiné avec les traces foncées qui décorent la route me procure le couvert nécessaire et, bien vite, je l’observe traverser l’énorme brèche dans le mur, pénétrant dans la forêt sous le couvert des arbres. Patience, la suivre de trop près annoncerait ma présence plutôt qu’il ne le faut. J’attends quelques courtes minutes avant de m’enfoncer à mon tour dans les bois. Minuscule forêt qui ne fait que répandre davantage de nostalgie . . .

Les arbres m’accueillent de leur immensité familière et je me rappelle avec l’ébauche fantomatique d’un sourire les pousses qui évoluaient au travers de Radiant Garden. Les floraisons ahurissantes, la beauté chatoyante des couleurs naturelles, ainsi que les parfums de l’air pur. Sans parler des vergers qui m’avaient vu grandir, qui m’avaient envoyé mon meilleur ami. Toi. Celui auquel nul ne se comparera jamais. Angeal. Je veux tant te trouver, t’entendre, te toucher. Écouter tes monologues honorables, contempler tes enseignements valeureux, ce sont là mes plus grands souhaits. Savoir que tu es quelque part, en santé, savoir que je peux t’atteindre et reprendre ma juste place. Savoir que je peux te rendre justice et te permette de recouvrer l’honneur que ta naissance t’a arraché . . . Un héro.

Le couvert qu’offre la verdure représente un plus grand calme que les vagues tonitruantes de la plage, le chant des oiseaux confère au lieu une quiétude bienséante. Je me sentirais presque chez moi . . . Presque. Mais ce n’est pas le cas, ce n’est pas mon monde. Ma réalité m’a été violemment, injustement, arrachée et je suis conscient que la possibilité de la retrouver intacte n’existe pas, envolée au gré des plumes qui m’ont déchirées l’omoplate. L’apprentissage de ma conception réelle, créature aliénée engendrée par la science, ne me le permet pas. . . Monstre informe contraint de persévérer dans un monde dépourvu de clémence, abandonné par la Déesse à laquelle il a longtemps professé toutes ses affections. Traitrise, trahison. Impuissance se manifestant sous forme de ronce fictive me liant les poignets, car on ne change pas sa constitution, on ne se crée pas une génétique. Lorsqu’on naît, la réalité a déjà abattu son marteau, jugement rendu. Je ne peux que me venger de ceux qui ont pollué le rêve, transpercer leur chair de ma rapière, lacérer de mes ongles leurs détestables silhouettes . . .

Un jour. Bientôt.

Mes pas, bottes onyx martelant le sol terreux aussi silencieusement que je le désire, m’amènent jusqu’à l’arche que décris la grille délimitant l’enceinte du large manoir abandonné. M’enfin, plus si abandonné que ça à en jugé par l’ouverture discrète qui se démarque dans le ferrage. Elle est passée par-là. Entrée. A-t-elle choisi d’élire domicile en ce lieu vieilli et très certainement plus sali que la terre que je piétinais il y a moins d’une minute ? Hm. Qu’importe, ma destination est là où elle se trouve ; à l’intérieur. J’entre donc, lentement.

Le déclic de mon entrée résonne dans le silence, annihilant tout espoir de me faire incognito dans cette demeure . . . moins poussiéreuse que je ne l’aurais imaginé. L’atmosphère brille de sa tension, et le halo de luminescence que laisse filtrer l’ouverture que j’ai créé dans l’embouche de la porte m’illumine. Déclinaison momentanée de ma contenance, j’esquisse quelques brefs mouvements qui viennent clore la porte, qui viennent anéantir la lumière. Le hall est large, envoutant de part la splendeur richissime qui s’en dégage. Angeal m’a souvent reproché d’être trop attaché à la luxure que prodiguait les filaments insignifiants de la vie, étant, quant à lui, un homme nettement plus pratique. Un grand manoir rempli d’artistiques fresques. Mon regard, dénotant d’abord la largesse, eut vite fait de reprendre focus, s’attardant un instant sur l’espèce de modèle réduit qui trônait tranquillement au centre de la pièce pour ensuite venir la balayer en entier. Ouïe, mouvement, odorat. Tous modifiés par la science pour atteindre le niveau d’un l’humain parfait, de la machine de combat idéale. Sephiroth. Copies déformées de sa personne nous sommes, mon cher ami . . .

Elle se trouve tout près, presqu’inaudible, mais ces sens trop fins ne savent rien me cacher. J’esquisse quelques pas dans la direction que je juste la bonne, lents. Je ne ressens pas l’utilité de me pressé, la percevant comme un rat coincé entre deux pans de mur. Je me stoppe, un instant, voir deux. Arrêts de trop si j’en juge par le cri, sauvage, strident, digne d’une guerrière sans-pitié, qui retentit, écho sonore et déchirant, dans l’immense hall. Et le coutumier réflex s’ensuit, poigne ferme, lame vermeille levée à la rencontre de son sabre, l’intensité de son regard me percute comme un philtre doucereux. Un sentiment de vie s’impose à ma conscience, bulle de vitalité enivrante. Cela fait si longtemps . . .

D’un rictus sauvage, hautain, je la repousse, poussant passivement sur le tranchant de son arme par l’intermédiaire de la mienne. Aussi déplorable cela soit-il, je ne suis pas venu quêter sa présence dans l’intention de me battre à moins que cela ne prouve absolument nécessaire. Bien que l’inévitabilité plausible d’un combat contre cette énergumène entrainée ne me déplaise pas. Animé d’un désir de fendre la chair, de répandre toute cette rage, ce feu. Tout de même, mes desseins passent d’abord et ensuite s’ensuivra ce qui suivra. Peu importe de quoi il s’agit. N’est-il pas probable, après tout, qu’elle refuse de coopérer . . . ?

Heh.


« What a heartwarming welcome that you are offering me, Lady. Though, you should know that this is not quite the right way to greet a guest. »
- Quel chaleureux accueil que tu m’offres, Lady. Quoique tu devrais savoir que ce n’est pas la manière adéquate de saluer un invité. –

J’abaisse à demi mon arme, décrivant un ample pas de recul pour mettre plus de distance entre nos deux cœurs, car je ne doute point, de cette fascination certaine qui me motive soudainement, que ce fauve aux couleurs fleuries sait attaquer à n’importe quel moment. Sur mes gardes, un sourire reflétant toute cette contenance que je ne possède qu’en surface, charisme trompeur et délateur. Devrais-je la prendre de court et fendre l’air de ma rapière le premier pour mettre fin à cette paix peu crédible que je viens d’instaurer ? La proposition s’immisce, mais je préfère attendre. Il ne faut pas sous-estimer, car même le plus fragile des être peut renfermer une force inouïe. Sephiroth . . . Qui aurait cru que sa simple apparition aurait pu tout détruire ?

J’aurais dû le prédire. Pourtant . . .

Elle me fait face, joute de regards qui observe les seconds s’écouler posément, alors que j’attends une réaction quelconque, positive. La patience n’a jamais réellement brillé parmi mes traits de caractères. Mes lèvres se distancent et mon langage corporel décrit très clairement toute la moquerie que je souhaites communiquer. Un peu de conversation pour tâter avec un reflet de naïveté un terrain bourré d'explosifs contraignants.


« Infinite in mystery is the gift of the goddess
We seek it thus, and take it to the sky
Ripples form on the water's surface
The wandering soul knows no rest.
So, tell me, are you feeling a bit more talkative today ? Did you, by any chance, get used to the town ?
»
- Infini en mystère est le cadeau de la déesse
Nous le cherchons et l’emmenons dans le ciel
Rides se forment sur la surface de l’eau
L’âme errante ne connaît aucun répit
Alors dis moi, te sens plus d'humeur à la conversation aujourd'hui ? T'es tu, par une quelconque chance, habituée au village ? -


Spoiler:


Dernière édition par Genesis Rhapsodos le Jeu 24 Mai 2012, 5:37 pm, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Save your twisted enemy | Genesis   Save your twisted enemy | Genesis EmptyMer 14 Mar 2012, 7:12 pm

La lumière danse sur mes pupilles pour se refléter grandement dans l’intérieur du manoir, diffuse, mais petite. Le scintillement qui aurait presque pu prendre des airs aveuglants, mais rien. Que des lames qui hurlent alors qu’elles se collent l’une à l’autre dans une embrassade violente, féroce, une force qui me repousse, pousse plus loin mon corps du sien, pousse ma lame plus loin de son cou. Cette lame que je garde pourtant bien à une hauteur respectable, alors baissée après la légère hausse reçue par le choc de la parade, celle qui protège en même temps de demeurer offensive. Pourtant. J’aurais pu contre-attaquer. Mais rien. Non, je reste là, à ne rien faire, comme hébétée de la force du coup ; la dernière fois qu’un de mes coups se vit paré de cette manière, alors que ma rage se donnait sous une forme inouïe de force, je me retrouvais face contre terre, ma Gunblade alors dans les mains de celui qui était ennemi et ami à la fois. Un traitre qui n’avait pas lieu d’en être un. Celui qui nous avait tous sorti de notre destin funeste. Son regard reste dans ma mémoire et je vois une certaine ressemblance entre lui et Raines – peut-être bien erronée. Celui-là n’a pas le même aura. Je ne ressens pas le même sentiment. Celui d’une confiance trop rapidement donnée. Rien de cela. Seulement un sentiment de vide, d’inconfort. Quelque-chose cloche, mais je ne sais quoi. Des tas de questions rôdent. Aucune n’a de réponse.

L’éclat résonne toujours dans mon esprit. C’est le seul bruit qui reste, qui reste en écho, incessant, tonitruant. Les lames qui s’entrechoquent, étincelles de lumière ardentes et éphémères, jouant dans la rétine. Le bruit du sabre contre son arme ne m’avait guère surprise, et pourtant me laisse encore dans un choc. Je ne m’attendais pas à une telle vivacité d’esprit, à une telle rapidité. Surprenant, certes. Un coup paré parfaitement, nonchalamment, irais-je même à rajouter, dans l’arrogance indubitablement visible dans son regard céruléen– il pare ma lame non pour se protéger, mais pour me contrer, me narguer d’une force autre que je connaisse. Dans son sourire des plus hautains et sarcastiques – truc que déjà me dégoûte, malgré que ce soit seulement la deuxième fois que nous nous croisons, la deuxième fois que nos deux regards se percutent avec l’intensité de la proie et du prédateur – ou de deux fauves luttant pour le pouvoir – un mélange délicat, mais à un point acerbe. Des différences qui se mêlaient pour se ressembler. Noir et blanc forment gris, dans une fervente danse pour un pouvoir démuni de sens.

Je déteste déjà ses paroles. Je les déteste tellement. Il se croit bien malin, de ses morales de bonnes manières. Qu’il ne faut pas répondre à une question par une autre, que frapper n’est pas la bonne manière d’accueillir un invité dans son chez-soi. Certes, mais si le soi-disant ‘invité’ n’était pas voulu ? Quel homme civilisé. Évidemment, c’est commun de se considérer un invité quand on s’introduit chez quelqu’un de cette manière ! De ma bouche entrouverte ne sort qu’un soupir mêlé à un grognement. Rien de très audibles. Un ‘Tss’ bien simple alors que je garde une position défensive – bras devant, rabaissant ma Gunblade pour que la cime touche presque le sol rougeâtre. Il ne me laisse pas le temps de dire quoi que ce soit, aucune remarque sarcastique comme j’aurais bien pu lancer à ce moment précis. Il redouble d’assurance et ouvre une nouvelle fois la bouche.

Que des paroles, digne d’un Sphinx pour les énigmes, rien de précis. Des strophes lancées à tout va, rien de précis, toujours rien. Que des bribes oubliées d’une histoire pour en venir à des paroles encore. Une question. Simple question qui tonne dans l’atmosphère, résonne entre les murs vides, entre les éclats de poussière passant par les rayons des fenêtres, visibles, mais à la fois si insignifiants. Question qui me fait froncer les sourcils, demander la vraie raison de sa venue ici. En quoi aurais-je envie de lui répondre ? En quoi devrais-je dire quoi que ce soit ? Là, il va trop loin. Beaucoup trop loin. Déjà de se présenter chez moi, ou enfin, à l’endroit que je m’efforçais de nidifier depuis hier soir, sans même un seul signe de respect, me faisait mourir de rage. Tout ça en étant des plus distingué possible. Prétentieux, je ne vois que ça. Un prétentieux qui se fait passer pour un autre, tente de se montrer mieux qu’il ne l’est réellement alors qu’il entre chez les gens sans cogner pour les berner de paroles doucereuses. Et il croit que je vais me laisser prendre dans le filet ? Je vois que trop bien les fils tissés et son sourire ne m’indique rien de bon. Je ne suis pas une foutue marionnette. Je ne suis l’esclave de personne. Encore moins d’un fou furieux qui rentre sans cogner.

Et pourtant des dires qui me plongent dans un abrégé de tout ce qui s’est passé depuis mon arrivée. Les gens, l’ambiance. L’habitude. L’habitude de cet endroit. Certes, lentement, je m’habituais au rythme lent et zen de Twilight Town. Aux gens qui n’ont aucune malice. À l’atmosphère. D’où je travaille, pendant quatre jours entiers, j’ai vu passer des visages de plus en plus familiers sans pourtant en voir que je voulais voir. J’ai eu la certitude de reconnaître tout le monde qui m’était venu de voir aujourd’hui, comme s’il n’y avait plus rien à appréhender dans cette ville. Lui était la seule exception. La seule chose que je sentais que je devais craindre – n’avait-il pas dit qu’il venait d’ailleurs ?

Plus que lui qui vient d’ailleurs. Il y a aussi des visages qui ne restent que quelques minutes pour acheter une glace à l’eau de mer, comme le boulanger m’avait dit, dans la boutique d’en face, pour les déguster en haut de la grande horloge. D’autres passagers d’un temps nouveau, indice deuxième qu’il y a autre chose que cet endroit fermé sur lui-même. Des silhouettes noires, intrigantes dans leurs passages, qui, malgré leurs airs plutôt suspects, ne m’avaient pas semblé plus malicieux. Trois revenaient plus que les autres ; à savoir un blond aux cheveux en bataille, un rouge – oui, rouge, un peu comme Gadot – aux cheveux hérissés et une personne dont le visage me reste invisible par un capuchon. Mais même cette petite silhouette féminine ne me paraît pas très hostile. Puis aucun signe de Serah. D’elle, d’un quelconque sourire, d’un quelconque éclat rosé dans le crépuscule constant. J’imagine que ses cheveux auraient un éclat plus rougeâtre, peut-être un peu orangé. Malgré tout, j’aurais bien su la reconnaître, elle, parmi la masse. Mais rien. Que des jeunes gens enjoués. Des adultes au grand sourire, bien maniérés pour la plupart et joyeux. Une ville qui malgré sa grande sérénité avait aussi ses côtés plus enjoués. Rien de comparable, pourtant, à ce que j’avais jadis connu. Bohdum était une ville quand même calme, mais toujours assailli de monstres de tout genre et d’une ambiance plus rapide, plus… Vivante.

Et lui qui me pose cette question le plus naturellement du monde. Je sais déjà qu’il sait que je ne viens pas d’ici, mais la manière qu’il la pose est certainement plus intense que je ne l’aurais espéré, me rappelle cruellement que je suis loin, que j’ai encore tant de choses à faire avant de retrouver ma sœur. Un manque de ceux avec qui j’ai voyagé et du but que je m’étais donné. Du soutien que j’avais eu là-bas. Avant de me retrouver seule, cette fois, avec mes convictions et mon but qui reste relativement le même qu’au départ de mon Odyssée : Retrouver Serah. C’est bien ironique quand on y pense. Mais lui ne fait que rester là, dans la porte, à me poser des questions en croyant que cette fois je me ferai plus bavarde. Il me donne envie de vomir.

Et puis, je n’ai pas le temps de batifoler. J’ai une maison à ranger. Alors s’il veut vraiment me raconter des conneries, il n’a qu’à revenir un autre jour, hein. Je ne suis pas comme lui, j’ai autre chose à faire que de harceler les gens. J’ai Serah à retrouver. Et c’est elle qui compte le plus. Je n’ai pas envie de me faire jouer des tours par cet homme, seulement pour le plaisir malsain qu’il a à tenter de… Je ne sais pas vraiment ce qu’il veut. Seulement qu’il semble lui aussi à la recherche de quelqu’un. Cet air résolu affiché sur le soleil couchant de la plage – pas comme si c’était nouveau à Twilight Town, je l’ai compris après maintes jours sans que le soleil ne bouge – alors que je lui disais d’un ton tranchant que nulle part je n’avais entendu ce nom ne me donne aucun doute sur la profondeur avec laquelle il cherche lui aussi. Cette personne est-elle son ami, son ennemi ? Je n’en ai aucune idée. La seule chose dont j’ai une certitude palpable est le fait qu’il la recherche d’une manière sûrement acharnée. Que ce soit pour le tuer ou pour de retrouvailles touchantes, ce qui avec son caractère peut sembler quelque peu déplacé. Il est dur de lire dans ses yeux même si son aura me dicte de ne pas lui faire confiance. Je dois trouver un moyen de remonopoliser la situation.

Mes doigts bougent sur le manche de Blazefire Saber d’une manière machinale, un tic, peut-être, seulement pour garder une poigne sur l’arme, être prête à tout si jamais il attaque. Ou si jamais je me lance moi-même dans une offensive. J’ai un sentiment profond qui m’habite. Un inconfort qui fait son chemin dans tout mon corps, comme une couverture tentant de me recouvrer pour après un moment m’étouffer. Et ses yeux…

Je suis secouée d’un frisson, anordie désagréable annonçant la tempête. Un désir malsain de revoir ces cheveux rosés avant que lui, rouge sanglant, ne la retrouve, envahit chaque parcelle de mon corps à ce moment. Serah, qu’est-ce qu’il pourrait te faire ? Mon regard se durcit à ce moment, alors que les secondes prolongent la dernière parole lancée. Parole qui ne me dit rien de plus qu’un souvenir épar de mes dernières pensées. La vision de ma sœur, de ses yeux mélancoliques s’imbibe en moi et absorbe tout le reste. S’il ne me vise pas moi, totalement, peut-être finira-t-il par s’en prendre à elle. Qu’importe ce qu’il me veut. Un nouveau ‘tch’ nait dans ma gorge. Ma poigne se resserre une bonne fois pour toute sur mon arme ; je n’abaisse pas mon bras gauche de devant ma poitrine, gardant toujours cette position d’attente quant à lui, sa position totalement décontractée témoignant d’un certain confort… Ou d’une absence d’appréhension. Peut-être un mélange des deux, sans que ça en vienne à une provocation. Une proie trop facile peut amener à un piège. Je n’ai pas l’intention de céder. Et cette maudite absence de mots et d’action commence à me démanger dangereusement. Je lève le menton, laissant quelques mèches rôder devant mon regard avant de retomber.

Je me souviens de son regard alors que je contrais ses dires. J’avais appris à ne pas me laisser berner par de simples paroles, aussi futiles pouvaient-elles sembler. D’être sur mes gardes dans un environnement hostile. De ne pas faire confiance à ceux que je ne connais pas. Et je reconnais les signes. Quand je lui avais dit. Dans les mêmes paroles. Son regard qui change de ce sourire invitant à cet air de mépris. Blanc contre noir, signes de visage qui révèlent plus sur la personne que celle-ci ne peut le laisser croire. Ce souvenir ne m’est pas flou. Et après de tenter de lui faire confiance est chose impossible. Son arme est tout aussi dangereuse que la mienne. Je continue de l’étudier, garde le silence, car c’est tout ce que j’ai envie de faire face à ses remarques et aux vers qu’il me lance.

Le silence se prolonge.

Le moment fatidique de la décision. Mes doigts continuent de jouer sur mon arme alors que je le regarde, mépris porté sur ses yeux de tanzanite dans une chute des aspects les plus globaux d’une conversation adulte. Rester là, muette, pour le frustrer de plus belle ou attaquer. Savoir ce qu’il vient faire ici. Je ne sais plus par où je devrais me laisser guider. L’instinct de sergent me crie de lever mon arme et de frapper. Le reste me pousse à en découvrir plus sans que je ne veuille me l’avouer. Je sais qu’il pourrait être la solution aux questions qui ne cessent de rôder dans mon esprit, mais encore, de quémander son aide est une chose que je ne me résignerai à faire qu’en dernier recours. Mais d’en savoir plus. Puis-je vraiment laisser la clé de l’énigme me glisser entre les doigts sans réagir ?

L’atmosphère se tend à la manière d’une corde effilée. Je peux presque sentir tous les filaments entrelacés, forts dans leur unité malgré leur nombre, le bruit de leur froissement pourrait donner une migraine. Ils se froissent encore et cette image me prend aux tripes, comme s’ils se serraient dangereusement. Qu’une image. Qu’un malaise. Un goût âpre à la bouche. Je sens les ficelles, courtes, seules, se tendre et se briser, une par une. Il les guide de ses doigts fins et gantés, tourne les cordes et les brisent, filament par filament, délicatement. Je le sens et ça me rend malade. L’atmosphère s’alourdit. Elle craque sous une pression autre que nos deux lames sur le point de danser – je les sens, et pourtant, il n’y a aucun mouvement. Qu’une quiétude qui me donne la nausée, quelque-chose que j’aurais eu envie de briser, sans pourtant le faire. Je l’étudie une nouvelle fois, lui et ses mouvements, avant de prévoir une quelconque action. Etro sait à quel point je peux penser en même temps d’agir, mais je reste là, immobile, calculatrice. Pour une fois, je n’avais pas l’impression d’avoir le contrôle sur ce qui était sur le point d’arriver.

    « Cut the crap. What do you want from me this time ? »
      v.f. : Arrête tes conneries. Qu'est-ce que tu me veux cette fois ?


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MessageSujet: Re: Save your twisted enemy | Genesis   Save your twisted enemy | Genesis EmptyJeu 24 Mai 2012, 5:35 pm

Le lourd silence qui succède à mes paroles, vestiges de bonnes manières qui n’ont jamais réellement animé mon caractère, s’étend sur une foulée de longs mètres stagnants, intense et chargé de présages. De ma position non loin de la porte, j’ai tout le loisir de la fixer, détachement grotesquement simulé, curiosité rendue évidente uniquement par l’intermédiaire de mon apparition impromptue dans son foyer momentané. Car, après tout, tout effet possède ses causes et je ne doute point qu’elle a parfaitement compris que je ne suis pas venu dans l’intention de m’asseoir autour d’une tasse de thé fumante pour profiter de sa compagnie. Quoique . . . si c’est ce qu’il faut pour l’amadouer un tantinet, je peux reconsidérer la chose et agréer de siroter un nectar de feuille l’espace de quelques heures. Bien que je doute fort que cette guerrière aux manières cryptiques serait le genre de femme à apprécier la simplicité d’un moment de faux-semblant passé en compagnie d’un inconnu aux interrogations redondantes.

Elle semble perdue dans un monde que je ne puis toucher, laissant sa psyché voguer parmi des dédalles qui resteront certainement d’indestructibles mystères pour ma personne. Que pense-t-elle, quelles sont les méandres fendant son esprit et la plongeant dans ce lancinant mutisme qu’elle m’offre avec une hargne palpable ? Mon expression d’une agréabilité hautaine s’estompe quelque peu, laissant un visage relativement neutre la remplacer, détruisant, pour le moment du moins, la prétention odieuse et joueuse masquant mes réels désirs, les raisons qui m’ont poussé à la suivre tel un voleur, à m’inviter chez elle sans le moindre avertissement préalable. Je demeure immobile, la détaillant d’un regard scrutateur, tentant de dominer la situation jusque dans le silence, par le biais d’une paire d’iris ciel ayant vu trop souvent leur existence s’effondrer. Et c’est pourquoi je me tiens là, cuir vermeil épousant mes contours. C’est pourquoi je m’acharne à la confronter, cette anomalie qui provient, tout comme moi, d’ailleurs, de loin. Je désire tant le retrouver, désire tant me venger des fautifs de mon existence malade. Et elle, cette dame aux reflets embaumeurs, est celle correspondant le plus au profil des réponses que je tente de me procurer, révélations qui me permettront de m’échapper de cet endroit pour de bon, qui me laisseront l’opportunité de suivre ses traces avec toute la motivation éplorée qui secoue mon être.

Angeal. À quand le moment où je pourrai de nouveau m’exaspérer de ta présence, à quand le moment de notre destinée réunion ? Je retiens un soupir, détachant mon regard de la forme claire de celle qui aurait dû être mon interlocutrice une fraction de seconde, l’instant d’envisionner avec ferveur le visage de mon compagnon égaré, de frôler ses mèches d’encre, son regard juste et perçant de ma cognition, d’appréhender mentalement les contours solides de sa silhouette. Juste un instant, trop court pour vraiment influer sur quoique ce soit, mais nécessaire à la perdition de mes motivations, un sonar permettant de relocaliser correctement mes objectifs. Je ne dois pas me perdre en chemin et laisser de quelconques émotions me dicter ma conduite. Je relève les yeux, son silence m’agace, s’immisce dans le creux de ma moelle osseuse et je m’accroche à la vision doucereuse du portrait de mon ami cher pour ne pas succomber à la tentation de l’injurier. Animal de pulsions reconfigurées et de rêves inachevés dont elle effrite le tempérament un peu plus à chaque seconde qui passe. Je me refuse le moindre mouvement, craignant que mon corps dévoile la tension rageuse qui l’habite. Inspire, expire.

Et les mètres d’inertie s’allongent et se perdent dans l’horizon fictif que ma matière grise m’impose. Il n’y a dans cette atmosphère tendue et lourde que ses soupirs incommodés qui viennent perturber le froid. Ma patience n’en tient qu’à une corde raide, semblable à un fil qu’on aurait trop étiré, menaçant de se fendre à n’importe quel instant. Je compte les secondes sans oser m’avouer vaincu. Étant celui qui est entré le premier, qui a passivement ouvert les hostilités, je ne peux être celui qui capitule, chien s’enfuyant la queue repliée entre les jambes. Et puis capituler devant cette supposée militaire signifierait plier l’échine devant les opposants plus puissants et, par la Déesse, la puissance de Sephiroth ne peut être comparée à celle d’une simple femme, ne peut être comparé à la mienne. . . Mes doigts se crispent et je sens le sang pulser dans l’entièreté de mon corps, préparant une action dont mon cerveau n’a pas encore conscience. Toute cette rancœur et cette haine portées de par de-là des parois de ma prison dans Hollow Bastion jusqu’à cette petite ville inerte baignée sous le sang du soleil . . . Tant que ma vengeance n’aura pas été complété, aussi longtemps que je ne l’aurai pas retrouvé. . . Mon retour parmi les vivants ne demeurera qu’un mirage dissocié de la réalité.

Sous la pesanteur de cet affreux silence qui se perd dans l’infini.

Puis, enfin. Enfin, ses lèvres rosées s’entrouvrent sans la moindre parcelle de chaleur et me crachent au visage quelques bribes méfiantes et inutiles. Piégé dans un soupir, je sens la tension quitter mes muscles pour s’en aller vers un amusement partiel. Je laisse partir les visions d’argent et de turquoise, de blond et d’indigo pour m’envelopper dans le calme vacillant des ténèbres. Elle ne me répondra pas gentiment, trop habituée aux remparts protecteurs que son entrainement certain lui dicte, trop adroitement posée derrière ce mur d’apathie cryptique. A-t-elle quelque chose à cacher, un péché souillant ses mains du sang cramoisi d’innocents . . . ? Peu importe les raisons de ses réserves, je doute que ses secrets soient plus destructeurs que les miens, bercé dans un liquide amniotique rehaussé par le venin de la science. Je souris, amer, moqueur, mes talons sombres, dont le cuir commence à s’écailler, claquant sur le parquet alors que je me dirige vers le modèle réduit qui trône au centre de la pièce, avançant d’un pas lent, d’une démarche dansante, frôlant le globe translucide d’un toucher léger. Twilight Town dans tout son détail se dévoile à ma vision, paysage oculaire embrouillé par les regards de biais que je lance à mon interlocutrice, à mon . . . adversaire. Car ceci est un jeu dangereux côtoyant les lignes de la déception et de la vérité, car ceci est une partie tortueuse que je me dois de remporter. J’admire les creux délimitant les contours de la ville rapetisser, contemple distraitement les escaliers de la place marchande, les aiguilles de la tour à l’horloge. Je plonge cette individue hostile dans mon atmosphère, lui rend son mutisme. Moins longtemps, moins lourdement. Il ne m’a jamais été aisé d’apprécier le silence, préférant me perdre dans l’élocution gracieuse des mots peuplant les livres.


« I wonder . . . »
- Je me demande . . . -

Comment expliquer sans en venir à courber le dos pour la supplier, comment la forcer sans devoir moi-même me rabaisser. Je tourne mon regard vers sa figure, la perce du bleu de mes iris, gravement, analyse de sa contenance tentant de manifester une réponse divine. La Déesse pourrait-elle me montrer le chemin, éclairer la route qui me conduira jusqu’à mon but ? Le pouvoir de réaliser tous les vœux de l’humanité réside en son centre, en sa beauté éthérée et assurée. Alors . . . Pourquoi ignore-t-elle les demandes fatiguées que je scande vers le ciel, moi son plus fervent sbire, récitant les vers de sa légende avec adulation et affection, laissé tremblant par la vérité contenue dans ses textes ? Pourquoi ?

La nouvelle détentrice du vieux manoir m’indispose de son immobilité. Malgré la disparition de mon air faussement affable, malgré la nuance solennelle pimentant mes traits, l’intimidation ne peut être observée. Elle me complique grandement la tâche. Je préférerais largement que ses cordes vocales se plient à mes exigences, qu’elles me laissent entendre les révélations convoitées. Pourtant, rien n’est si simple . . . Là où cette dame armée représente la meilleure opportunité de trouver un échappatoire, peut-être s’avérera-t-elle aussi inutile que cet homme en noir, Demyx. Je me force à croire le contraire, je me force à concrétiser le contraire. Mes espoirs . . .

Du velours filtre la strophe, berce le poème. Cette voix qui est mienne s’empare des mots et les faits siens. Paroles chargées de sens, révélant mieux que n’importe quoi d’autres mes véritables intentions.


« My friend, your desire
Is the bringer of life, the gift of the goddess
Even if the morrow is barren of promises
Nothing shall forestall my return
»
- Mon ami, ton désir
Est le porteur de vie, le cadeau de la déesse
Même si le lendemain est stérile de promesses
Rien ne pourra prévenir mon retour -


Réciter cette part du poème, l’appliquant à mon propre reflet me rappelle vaguement le visage de mon double onirique, ce rêve qui me hante et éduque mon âme de ses regrets. La Déesse peut m’accorder mes désirs, peut me donner une humanité, des rêves, une vengeance et Angeal ; une existence tangible qui ne pourrait être redevable à la science de la folie. Et je continuerai de ramper à la recherche de ces convoitises jusqu’à ce qu’elle daigne me gratifier de son aide céleste, jusqu’à qu’elle s’abaisse à prendre pitié d’une entité qui n’aurait jamais dû naître. Même si demande ne détient aucune promesses bénéfiques, jamais je n’arrêterai de me démener vers la fin de ma suprématie. Jusqu’à l’Acte manquant qui dévoilera une fin heureuse . . .

Aller, montre toi docile et utile, dame aux mèches rosées. Apporte une ébauche fructueuse à mon futur. Ne souhaites-tu pas quitter cet endroit, souhaites-tu réellement demeurer coincée perpétuellement, tel un rat, dans cette conurbation au train-train lent ? Ce n’est pas le meilleur endroit pour cacher une guerrière, une femme connaissant la puissance d’un coup porté . . .

Je veux partir.


« What brings me here is the certitude that you posess a way to leave this tranquil place. »
- Ce qui m’amène ici est la certitude que tu possèdes un moyen de quitter cet endroit paisible. -

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MessageSujet: Re: Save your twisted enemy | Genesis   Save your twisted enemy | Genesis EmptySam 09 Juin 2012, 11:07 pm

Je le vois, fraction de seconde sans une réponse à la provocation. Il avance, tout simplement. Il avance, à un moment vers moi, pas lent, posé, presque gracieux dans une totalité toujours aussi hautaine, aussi… Caractéristique de ce que je m’attends d’un homme tel que lui, tel que je l’ai vu, il y a quelques jours à peine, sur la plage. Il avance et je me sens me raidir ; le moment, court, très court, où je recule en attendant une quelconque provocation, laissant s’échapper de mes lèvres un soupir à la fois confus et irrité. Qu’a-t-il en tête ? Mon regard scrute ses moindres mouvements à l’affût d’une attaque surprise ; pourtant, rien ne fait. Il continue d’avancer, passant outre la limite imposée par mon corps pour rejoindre le modèle réduit de la ville trônant au milieu de la salle, s’incrustant plus profondément encore dans mon nouveau domaine – dans mon territoire. Ce modèle. Le même sur lequel je m’étais penchée pendant quelques temps, alors que je repensais à elle. Elle et son visage. Elle et son sourire, ses manières. L’imaginant marcher entre les rues de ce modèle. Et je continue de l’observer, comme pour entrevoir une quelconque faiblesse, attendant toujours une réponse, mais le silence est la seule chose que je daigne entendre. Soupir exaspéré. Je garde mon épaule gauche face à l’homme, protection contre une quelconque attaque – ne jamais faire face à un ennemi en exposant son torse, son point faible. Je ne doute pas de ses réflexes et de ses capacités.

Il semble si concentré sur le modèle, et pourtant, je ne peux bouger. J’ai un besoin qui se manifeste. J’ai besoin de savoir ce qu’il fait ici, ce qu’il veut de moi, avec ce regard qui semble cacher d’immenses secrets, dormants dans les repères sinueux d’une pensée manifestement complexe et semblable à un labyrinthe dans lequel je tente de me perdre – en vain. Personnage si mystérieux. Et il ouvre la bouche une nouvelle fois, laissant une petite parole sans importance s’imposer. Une pensée à haute voix, provocation à ma propre provocation. Je ne bronche point et continue de le regarder. Le silence ne se prolonge pas plus que cela – il continue une nouvelle fois sur ce qui semble être une citation. Des mots. D’autres paroles. Un homme qui sait manier les mots de cette manière et récitant de telles lignes ne peut être complètement dupe – et certainement manipulateur. J’ai appris à ne pas me laisser berner. À ne pas faire confiance. D’une manière, dans une nature propre. Ça m’a pris un temps avant de finalement accorder ma confiance à Snow, malgré son amour flagrant envers ma sœur. Aucunement pourrais-je faire confiance à un inconnu sachant tant manier le langage.

Ce silence. Il me prend aux tripes encore une fois. Je m’impatiente. Je veux des réponses et il ne me les donne pas. Il continue, dans son mystère, à laisser planer que ces dernières paroles. Paroles sûrement bondées de sens, mais dont je ne peux comprendre précisément. Ce silence me fait mal et joue sur la tension de plus en plus palpable. Les fils tombent, de plus en plus ; je sens la montée dramatique. J’attends le Deux Ex Machina sans qu’il ne vienne. Je sais que je suis laissée à moi-même, plus qu’avant, plus que je ne le serai jamais. Je n’ai que le désir de retrouver ma sœur, de la retrouver et de ne plus avoir à me soucier de tout cela. Je veux revenir en arrière. Me réveiller de ce cauchemar trop tangible et revenir avant que tout cela ne se manifeste – sur les plages ensoleillées de Bodhum, où je planifiais, encore ignorante d’une situation plus grande, des vacances avec Serah. Des vacances car il faisait déjà si longtemps que je n’avais pu passer du temps avec elle. L’attente. La tension. C’est tout ce qui reste, dorénavant. Et je sais… Je sais à quel point ce que je vis en ce moment ne peut être qu’un simple cauchemar. Elle est bien perdue, ailleurs qu’avec moi. Peut-être en danger. Peut-être seule. Son visage me revient en tête au même moment où l’homme se remet à parler, sa voix détonant comme une bombe à retardement qui se faisait attendre.

Moi ? Une manière de m’en sortir ? Oh. Si seulement. Si seulement je pouvais lui répondre que oui. Mais pourquoi me rabaisserais-je à l’aider, lui qui a l’air si sûr de ce qu’il avance, avec ce sourire hautain, cette expression qui ne rappelle que ceux qui ont trop d’assurance ? Je reste sur mes gardes. Ma poigne sur le Blazefire Saber s’intensifie. Je résiste distraitement à une envie presque naturelle de me mordre la lèvre inférieure – la tension est si palpable que l’atmosphère en elle-même devient presque suffocante. Ma propre voix crie dans ma tête. J’entends mon intuition me dicter, comme une cloche qui retentit au loin. Il bluffe. Il bluffe pour me faire croire. Il veut me faire croire qu’il n’a aucun moyen de sortir d’ici. Il avance que l’on peut quitter cet endroit – mais vers où, et comment ? Je n’en sais rien. Je suis prisonnière de ce monde et il veut m’amadouer. Il veut m’amadouer et me faire croire qu’il ne peut sortir, seulement pour me manipuler par la suite. Mais je ne plierai pas. Je refuse de me mettre à genoux devant lui et de capituler à ses désirs, ses exigences. Je ne sais ce qu’elles sont – mis à part qu’il recherche lui aussi quelqu’un, pour une quelconque raison – mais je ne veux en aucun cas faire partie de ses plans. Il bluffe. Que du bluff. Rien de plus qu’une manigance.

Je joue doucement sur le manche de ma Gunblade, préparée à tout ce qui pourrait alors arriver. Tant de choses rodent dans ma tête. L’intuition, l’instinct. Et que faire de ces paroles. Je soupire une nouvelle fois, me détendant quelque peu, sans pour autant le lâcher du regard. Ces mots me laissent perplexe pendant un moment, mais je ne veux pas le montrer. Les secondes s’écoulent lentement. Mais quelque-chose. Je veux reprendre le contrôle de la situation. Je ne veux pas me laisser dominer. Je veux pouvoir voir dans ses intentions. Ne plus me soucier de ses manipulations et retrouver mon sentiment d’assurance. Une étincelle.

Un sourire provoquant prend naissance à la commissure de mes lèvres ; un air presque plus provocant jouant d’étincelle dans l’éclat céruléen de mon regard. Un simple ‘tss’ à ce moment, comme une marque, une habitude trop bien prise, preuve d’un certain amusement, s’élance dans la salle et résonne dans l’écho d’une pièce trop grande pour ce qu’elle pourrait sembler. Le début d’un rire dont la suite ne viendrait jamais. Et une assurance puisée subitement au plus profond de moi-même. Assurance peut-être fautive, une simple mise en scène. Pourtant, je ne peux nier l’intérêt, la curiosité que je lui porte. Une curiosité qui me rend malade autant que de le voir dans son assurance. Pourquoi devrais-je avoir les réponses à ses questions ? Comment répondre à cela sans rien avancer, sans rien dire de plus ? Le silence s’intensifie, une nouvelle fois. Je me sens presque jouer sur les cordes de ses limites – mes doigts dansent sur ses nerfs comme les doigts d’un virtuose sur les cordes d’une harpe – si fragiles. Un homme dont l’assurance marque cependant une impatience grandissante. Je le sais. Je l’ai vu. J’ai analysé. Et je continue de le faire d’une manière toute aussi subtile que je tente de découvrir les vraies réponses à cette provocation. Mon sourire ne disparaît guère. Je me délaisse de ma position défensive pour avancer vers lui, démarche détendue, arrogante, même. Je l’interpelle d’un signe de tête, ouvrant mes lèvres pour en laisser passer quelques paroles, toutes aussi arrogantes. Je n’ai pas peur de toi. Signification claire. Provocation de plus.

    « And if I did have a way to get out of here, huh? »
      v.f. : Et si je l’ai, le moyen de sortir d’ici, hm ?


J’étais là. Juste devant lui, entre nous se tenant le modèle réduit sur lequel j’avais tant stoppé mon regard ; sur l’horloge du grand clocher, incompréhensible dans ses nombres différents de ceux que je connais. Ce modèle étant une autre preuve de mon aliénation. Et je continue de fixer ces yeux, je continue de jouer sur sa patience encore.

    « What makes you think that I would tell you? »
      v.f. : Qu’est-ce qui te fait penser que je vais te le dire ?


Ne sait-il pas autant que moi que je ne les détiens pas, ces précieuses réponses ? Ne m’a-t-il pas vue, étendue sur cette plage, confuse et perdue ? En quoi pourrais-je savoir comment je me suis soudainement retrouvée ici ? Je ne me souviens que du vide, ce vide, ce noir profond. Ma voix qui crie le nom de ma sœur et ma main qui tente de prendre la sienne, de la toucher, de l’atteindre sans que je ne puisse le faire. Je me souviens des ténèbres envahissant le monde, une bribe d’espace incompris, le vide, puis cet endroit plus qu’étrange. Je n’ai pas les réponses. Je ne les ai pas. Oh, je voudrais tant les avoir pour la retrouver, elle. Je sais qu’elle ne peut être restée sur Gran Pulse. C’est un sentiment. Profond. Que je ressens à un point fou et indéniable. Elle ne peut être restée. Et sa détresse…

Je suis comme elle, comme lui, sûrement, qu’une âme errante dans un monde qui ne lui appartient pas. Je ne suis qu’un reflet de moi-même tournant en rond sans cesse sans voir de dénouement. Prisonnière et prise. Mais je ne peux lui laisser croire que ces réponses si vitales, je ne les détiens pas – comme lui s’entête à me laisser croire qu’il les cherche.

Je pose ma main gauche sur ma hanche, relevant mon arme et la plaçant derrière mon épaule.

    « Tss. » Là vient un petit rire, un simple ‘heh’ suivant ceci. J’ose poser mon regard ailleurs que sur lui, fermant les yeux un court instant, sans pourtant baisser ma garde – ce n’est qu’une impression. Mais je suis prête à toute attaque. « Fool. »
      v.f. : Tss. […] Idiot.


Je n’ai rien à lui donner.
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MessageSujet: Re: Save your twisted enemy | Genesis   Save your twisted enemy | Genesis EmptyMar 02 Avr 2013, 8:29 pm

Au bord de ses lèvres un tortueux sourire qui me ramène à Hollow Bastion, vestige de mon ancienne abade, ruines d’une Radiant Garden scintillante de beauté et de prospérité. Le fort s’étend, plus noir que toutes les ombres délaissées qui l’habitent, les Sans-Cœur rampent dans ses confins comme des larves immobiles, abreuvés de ténèbres et de vide. Maleficient se tient au-dessus d’eux tous, tendant ses mains aux ongles d’encre devant elle de sorte à atteindre la puissance ultime. Une reine de maléfice, une souveraine difforme. Je n’ai pas d’opinion préconçue de cette femme au physique de gangrène, ne serait-ce que le dédain figé de cette convoitise qu’elle affiche à l’égard de la domination. Nos buts sont si différents, je sillonne les mondes, rapière à la main, recherchant vengeance et libération, alors qu’elle . . . je n’arrive a déterminer ce qu’elle désire exactement, ce qu’elle prépare aux côtés de cet effigie jeunette de Sephiroth.

Tout comme je n’arrive pas à déterminer avec exactitude les intentions et l’étendue des connaissances de la dame me faisant face. Je la toise, LOVELESS au bord des lèvres comme un psaume apportant réponse à toutes les situations quelles qu’elles soient, le modèle réduit décrivant le moindre recoin de Twilight Town nous sépare comme un vitrail invisible au détail saisissant. Et elle, sa grâce de soldat tout aussi notable que son arrogance, me lacère de ses paroles qui laisse une terrible stagnation planer dans l’air. Sans réponses, il ne peut y avoir progression, sans réponses, il ne peut y avoir délivrance. Nous sommes prisonniers de cette conurbation piégée dans un crépuscule infini. Je le vois dans ses yeux, prunelles claires si similaires aux miennes de part leur désir d’atteindre un but m’étant complètement obscur. Un but qui pourrait être la clé ouvrant les portes de sa coopération, si seulement j’arrivais à le découvrir. Mes phalanges se crispes sur le manche familier de mon arme et le sourire goguenard de mon interlocutrices aux mèches de pétales de pommiers ne s’efface pas, il perdure dans l’atmosphère, tente de donner l’impression qu’elle a le dessus sur ma personne. Mais j’ai déjà tout perdu, ma chère, il est bien trop tard pour chercher à m’intimider. Les seules pensées auxquelles je m’accroche encore sont les yeux révulsés du coup fatal d’une déesse vengeresse et le sourire lustré d’un ami inestimable, des manifestations équivoques qui se trouvent hors de mon atteinte. Aussi longtemps que je ne puis m’extirper de ce monde redondant, je peux estimer ne rien avoir à perdre, estimer tout pouvoir sacrifier.

My light is already gone, anyhow.

Elle provoque mes ténèbres dans une tentative futile qui vient tout de même titiller l’impulsivité de mes nerfs, qui vient tout de même ébrécher ma patience. Mes sourcils se froncent, mes lèvres se tendent en une ligne pensive et mes pupilles refusent catégoriquement de quitter les siennes, un duel de silence, un duel de patience. Ce n’est pas l’une de mes plus grandes qualités, on m’a toujours reproché d’être trop impulsif, Angeal m’a toujours reproché d’être une trop grande tête brûlée. Voile d’ironie qui me ramène à cette magie qui m’enflamme les veines dans la manifestation cognitive du désir lointain de réduire ce vieux manoir en cendres. Cette ville à néant . . .

Il y a bon nombre de raisons qui pour lesquelles cette individu cryptique devrait juger adéquat de coopérer ; la possibilité d’un départ, l’avènement de la suite de sa quête et une compréhension plus accrue d’un endroit qu’elle a vraisemblablement du mal à intelliger. Faire la tête forte ne lui apportera rien de cela et c’est donc dans un mouvement de main théâtral, valsant cette paume qui n’enserre pas la rapière au-dessus du modèle réduit, fracassant ce mur métaphorique qui nous sépare, que je lui réponds et lui rend son sourire.


« You don’t have a way out, of that I am sure. »
- Tu n’as pas de moyen de sortir, de cela je suis certain. -

Veloutée, toujours veloutée et tentatrice, les apparences apaisaient les mœurs lorsqu’elles se faisaient conciliantes, intrigantes et je devais en convenir que des menaces ne seraient peut-être pas la manière la plus adaptée d’entrer les bonnes grâces de cette guerrière empreinte de paranoïa coutumière. Les mensonges devraient se faire subtils, davantage des omissions que de réels remaniements. Parler d’Angeal, mais pas de meurtre, parler d’emprisonnement, mais pas de ténèbres, aborder les connaissances des mondes, mais pas la mort du mien. Mes doigts viennent côtoyer les bords du modèle réduit, phalanges gantées n’arrivant pas à en discerner la texture, pourtant toujours je la fixe avec insistance, pesant chacune des paroles glissant hors de ma bouche avec véhémence.

« But together, we might be able to attain one. »
- Mais ensemble, nous pourrions être aptes à en atteindre une. –

Et de toutes les affirmations que j’ai pu apposer celle-ci est la seule en laquelle j’ai véritablement besoin de croire, je cligne des yeux, papillonne mes paupières un instant, puis deux. Une parcelle, il ne me faut qu’une parcelle de connaissance, qu’un vaisseau à manier, qu’une histoire détaillée, que la mention diffuse d’un torse large et de prunelles glacées. Elle laisse ses paupières se closent dans une position plus décontractée qui ne trahi tout de même par sa contenance alerte, une attaque se verrait parée, un affrontement se solderait par le tintement des lames qui s’entrechoquent. Je pousse un tantinet le modèle réduit qui glisse sur la table, vers son côté.

« Foolishness is merely a form of desperation. »
- L’idiotie est simplement une forme de désespoir. -

Mes gants poussent de plus en plus et le modèle crisse, laissant une trainée claire sur la table, des délimitations ancrées parle manque de mouvement de l’objet et l’échaffaudage de bois le surmontant m’empêche de le mouvoir avec plus de délicatesse, dome de bois triangulaire, sans vitre qui se fracasse au pied de la dame. Il sera aisé de le réparer advenant qu’elle en soit venue à y accorder une quelconque valeur. Je détruis l’art à défaut de le brûler, et le bruit des édifices miniatures qui percutent le sol percent l’atmosphère tendue. Je lui accorde un sourire, plus posée que mes précédents et prononce en un soupir agonisant ;

« And I am beyond desperate. »
- Et je suis bien au-delà du désespoir. –

-

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Save your twisted enemy | Genesis   Save your twisted enemy | Genesis EmptyJeu 18 Avr 2013, 3:58 pm

Je me joue de son impatience. Son impulsivité est sa seule faiblesse sur laquelle je peux me rattacher – sur laquelle je peux espérer le faire parler, faute d’un combat verbal aussi soudain que nos épées s’entrechoqueraient. Je sens sa condescendance défaillir, devenir altière, arrogante, un masque qui tombe dans un fracas. Il ne cesse de se contredire. Détenais-je pas les informations, il y a de cela quelques minutes ? Un nouveau rire aussi bref et arrogant que les autres s’échappe de mes lèvres. Après ose-t-il penser que je vais le croire. Que je vais boire ces paroles comme un élixir de vie. Il a tort. Je ne cèderai point à de telles idées, de telles simagrées. Je suis plus forte que lui ; je lui prouverai. Peut-être pas par des lames s’entrechoquant, mais à l’aide de paroles tout aussi fracassantes.

Son jeu ne me fait rien. Rien de plus que la compréhension que ma propre ruse n’a pas fonctionné me vient en tête, suivant de cette pensée une certaine déception. Je fronce les sourcils, rien de plus, me retournant quelque peu. Lui faire dos n’est certes pas un mouvement intelligent, mais je suis sur mes gardes. Je sentirai, peut-être, certainement, son arme se glisser hors de son fourreau, l’alerte du combat, l’air mouvant autour de lui et mes réflexes me sauveraient.

Paupières se relevant nonchalamment, je pose un regard par-dessus mon épaule, mes iris tournés vers le modèle réduit de cette cité figée. Son crissement, résultat d’une faible poussée de la part du guerrier ocre, avait été assez pour me pousser hors de ma rêverie. Il ne semble pas céder. En apparence, il semble calme, totalement calme. Pourtant, ce simple geste peut tout redéfinir la perception de calme émanant de lui. Je ne sais trop s’il ne veut que me provoquer ou si cela n’est qu’un masque, pour qu’à mon insu il puisse extirper sa frustration. Dans les deux cas, je me retrouve ici, confuse, cherchant en vain un quelconque moyen de le faire plier, de me dire ce qu’il sait – ou de le faire partir. Qu’importe, les deux solutions me sont tout autant envisageables ; la première pour savoir, revoir l’information et la deuxième pour la trouver moi-même. Ça ne fait que quelques jours que je suis ici, journées interminables, certes, mais je ne suis pas sur le point de me laisser abattre maintenant que j’ai trouvé cet endroit, que j’ai un emploi plus ou moins fixe et une manière, quoiqu’oscillante, de retrouver ma sœur.

Je suis là, simplement là, écoutant son discours, ses mots sortant comme un poème. Manier les mots ainsi est un art, un art complexe, un art fait pour duper, pour attraper dans un filet ceux qui ne sont pas assez rapides pour s’en sauver. Et pourtant, quelque-chose dans son ton me semble tout aussi véridique que son expression.

Rien de plus qu’un mouvement et je sens tout chavirer. Le modèle s’écroule par terre comme l’auraient fait mes espoirs si je n’avais pas déjà posé mon regard, mémorisé chaque recoin, déjà. Si tous ces coins m’avaient été flous, en plus de mes recherches infructueuses, j’aurais peut-être eu une quelconque pitié pour cet objet que l’ancien maître de cette maison devait chérir, mais rien de plus que le vide habite mon regard alors que je le pose sur le sol, à mes pieds. Chaque pièce tambourine d’un son clair et distinct. Comme si elles tentaient, chacune d’elles, de se différencier des autres. Je regarde les pièces, un moment, laissant souffler de mes lèvres une marque d’exaspération.

    « Words. »
      v.f. : Des mots.


Je me retourne, lui portant vaguement attention, au début ; levant mon menton, laissant glisser ma Gunblade paresseusement de mon épaule jusqu’au sol. Un pas et je suis retournée. Perles de tanzanite se fixent dans un silence absolu alors que ce sourire, le même, reste dessiné sur mon visage. Une faible exclamation, rien de plus qu’un ‘hmpf’ amusé, un sourire prenant de l’ampleur une fraction de seconde avant de disparaître. Je reprends ce sérieux que j’ai laissé glisser, quelques temps plus tôt. Son sourire.

    « They are made only to deceive. As your figures of speech may sound stealthy, I can see beyond them. »
      v.f. : Ils sont faits pour berner. Tes figures de style peuvent sembler furtives, mais je peux voir au-delà de celles-ci.


Sur la table vide, je place la paume de ma main gauche, laissant mon dos se courber ne serait-ce que d’un angle minime, manière presque trop décontractée, mon regard fixé dans le sien. Mon autre main vient joindre la première, bien que mon arme soit toujours entre ma paume et la table. N’a-t-il pas compris ? Ne lui ai-je pas déjà fait savoir ma manière de penser sur ceux de son espèce, sur ceux qui tentent en vain de parler pour dégager de nous les émotions les plus puissantes ? Comme sur la plage, je tente de le rendre conscient que les paroles ne fonctionneront pas. Je resterai aussi stoïque qu’une statue. Il comprendra. Que ma confiance, il ne la gagnera pas aussi facilement. Mon cœur est de glace, ses murailles, protectrices. Aucunement ne pourra-t-il briser cette barrière qu’en ne faisant que me promettre des choses qui sont au-dessus de lui. J’y veillerai. Pour revoir, un jour, ses yeux et son sourire, je ne me laisserai aucunement emporter par l’or au bout de l’arc-en-ciel.

    « A quick glance is all that it takes. »
      v.f. : Un regard rapide est tout ce qu’il faut.


Je n’ai pas l’impression qu’il va attaquer. Une question simple de langage corporel. Impress me, if that is not the case. Mes paupières se plient, comme si je l’analysais telle une œuvre d’art. Comme pour laisser un verdict tomber. Un bref signe négatif de la tête suit ce mouvement, un soupir.

    « Despair. Indeed. Determination. » Je lève le menton, baissant mon regard pour garder ce précieux contact visuel. « But there is something else. Something deeper. »
      v.f. : Le désespoir. Certes. La détermination. […] Mais il y a autre chose, autre chose de plus profond.


Je laisse une grande pause à travers mes mots. J’examine, je calcule. Je le sonde, de tout son être, tâchant de remarquer le moindre signe de défaillance. Je me souviens encore des premières paroles qu’il m’a dites. Je me souviens encore de cette personne, dont le nom rappelle l’Ange, mentionnée. Je ressasse sa réaction dans mon esprit. De lui avait émané un renfrognement aussitôt que j’avais nié avoir croisé qui que ce soit de la sorte. Autant que sa tendance supposément impulsive, là était vraisemblablement la seule autre ficelle que je pouvais tirer pour l’atteindre. Peut-être, d’une manière, n’était-il que comme moi. Deux âmes cherchant le même but. J’ouvre mes lèvres, laissant rentrer doucement un filet d’air, laissant longtemps la première lettre entre ma langue et mon palet, y donnant une intonation profonde, que je veux fracassante, doucereuse.

    « Longing. »
      v.f. : La Nostalgie.


Et je le fixe. Nos yeux se croisent, s’attachent, s’imbibent les uns des autres, tournent et détournent, d’une pupille à l’autre, tentant de discerner ne serait-ce qu’une seule faiblesse, qu’un soubresaut, qu’une impulsion spasmodique pour témoigner de la faiblesse de l’autre. Nous sommes deux prédateurs à l’affût de la moindre erreur. Sa rapidité m’a déjà désemparée ; mais je ne me laisserai pas plier.

Je laisse glisser mes mains sur la table, me redressant quelque peu, laissant mes doigts en seuls supports sur la table, mon arme à portée. Qu’importe son but. Qu’importe ses motifs. Il reste l’ennemi.

Il reste l’intrus.
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