« Snow in Autumn »

Feat Neige

Où suis-je donc tombé... Je me souviens avoir traversé un portail sombre, contre mon gré, d'où je ne pouvais même pas voir jusqu'où il m'emmènera. Puis me voilà, planté au beau milieu d'une grande place. Sur le coup je ne faisais pas attention à ce qui m'entourait, tout était allé trop vite pour que je me ressaisisse. Je venais de perdre mon monde, mes amis et ma famille, au moment où tout était censé allait pour le mieux. Au moment où la guerre sans fin avait, justement, pris fin une bonne fois pour toute grâce à mon père. L'ennemi fut cette fois-ci beaucoup plus fort que nous. Les Sans-coeurs... De telles créatures ne devraient pas exister, c'était comme affronter les ténèbres avec un couteau, dans le noir. J'aurais beau balancer des coups dans cette masse sombre qui m'entourait, elle n'aura jamais disparue. Elle aura même fini par engloutir tout ce que j'avais...

Mais pas moi, j'ai survécu en tant que prince, je suis toujours en vie. Après avoir lancé plusieurs jurons contre les Sans-coeurs suite au fait que je me reprenais en main, j'observais délicatement ce qui m'entourait : j'étais là, debout au beau milieu d'un cercle dessiné par la foule qui, sans dire quoique ce soit, m'observait. C'était une position quelque peu... Gênante. Je toussotais rapidement afin d'essayer d'au moins créer un son dans ce silence absolu, puis je m'engouffrais au milieu de la foule pour disparaître dans les rues de la ville. Sans bien sûr savoir où je me dirigeais, bien entendu.

__________________15 minutes plus tard__________________

Quelle ville intéressante. Alors que je marchais sans but fixe, je passais à côté de nombreuses maisons et boutiques, étudiant d'un simple coup d'oeil leur architecture. Elles avaient à peu près toutes un style médiéval, accompagnée d'une pointe de modernisme avec tous ces tuyaux à vapeur parcourant les murs et les toits. Les habitants de cette ville, quant à eux, n'étaient pas différents de ce dont j'avais l'habitude de voir : des humains, bien qu'ils avaient des habits différents de ceux de mon monde. J'y voyais cependant quelques personnages différents des autres, se démarquant par leur apparence, comme trois enfants canards que je voyais courir à droite et à gauche, poursuivis par un canard vraisemblablement plus vieux et mieux habillé. Je remarquais également d'étranges petites bêtes à fourrures avec une sorte d'antenne avec au bout un pompon rouge. Elles étaient mignonnes, pour sûr, mais disaient souvent à la fin de leur phrase un « kupo ! ». Quelle étrange manie, mais pas non désagréable.

Cependant, j'avais beau marcher par-ci par là, je ne savais toujours pas dans quelle cité je me retrouvais. J'avais remarqué un château au loin, bien qu'il était délabré. Serait-ce la capitale d'un royaume ? Est-ce qu'un roi vivait ici ? Si je lui expliquais mon problème, comprendrait-il ma situation ? Je savais si peu de choses des autres mondes que je ne peux même pas prévoir comment pourrait réagir les autres... En temps de guerre, c'est facile d'imaginer la stratégie appliquée par l'adversaire lorsque le combat est lancé, mais en dehors des champs de batailles j'avoue être peu familiarisé avec la discussion entre nobles. Je connaissais la politesse, pour sûr, mais participer à une conversation entre un prince et un roi... Difficile à imaginer.

Un bruit soudain me sortait de mes rêves, tandis que je tournais la tête dans la direction d’une ruelle sombre. Je fronçais les sourcils, faisant face à cette fameuse ruelle, me demandant bien qu’est-ce qui aurait pu causer ce bruit. Cela ne m’étonnerait pas que ce soit un chat ou un chien à la recherche de nourriture dans les poubelles, mais ça ne m’étonnerait pas non plus d’y trouver quelque chose d’anormal. Sans prendre en main une arme au préalable, j’avançais d’un pas lent vers la sombre ruelle, marchant. Je voyais alors une forme se distinguer des ombres, cela s’apparentait à celle d’une femme. Elle n’avait pas l’air d’aller bien. M’approchant d’un pas plus rapide, je posais un genou au sol en me plaçant à côté d’elle, la fixant d’un regard assez neutre avec un léger reflet d’inquiétude.

▬ Est-ce que tout va bien, Mademoiselle ? Vous avez besoin d’aide ?

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« Snow in Autumn »

Feat Neige

La demoiselle aux cheveux blancs ne semblait pas aller très bien, je n'avais pas réellement besoin d'entendre une éventuelle réponse de sa part pour le comprendre. La trouver écroulée dans une ruelle sombre suffisait à implanter le décor, qu'a-t-il bien pu lui arriver dans un tel endroit ? Jetant un rapide coup d'oeil dans les alentours, je ne remarquais rien qui puisse retenir mon attention... Cet endroit était gouverné par l'obscurité, un lieu où les rayons du soleil n'arrivaient pas à atteindre si facilement. Aurait-elle eu une rencontre avec des Sans-coeurs ? Difficile à dire... Elle ne répondit pas clairement à ma question, déviant sur sa propre interrogation. Qui j'étais ? Il est vrai que j'avais oublié de m'introduire. Ramenant mon attention sur ses yeux aussi pourpres que les miens, je souris légèrement.

▬ Je m'appelle Adam, je viens d'un endroit.... Très loin d'ici. Puis-je ?

Je commençais à retirer lentement l'un de mes gants, laissant ma main droite à nue alors que je l'approchais délicatement du front de la jeune femme, collant mes doigts légèrement froids contre sa peau chaude. De la fièvre ? Elle semblait quelque peu déboussolée pour je ne sais quelle raison, peut-être était-elle aussi perdue, au même titre que moi. Au final, ce que je lui ai dit n'était pas si loin de la vérité, même si je ne précisais pas être un prince ayant perdu son royaume. Je ne sais pas comment je pourrais être perçus par les autres s'ils apprenaient mon rang, je ne sais que trop bien les conséquences que cela pouvait apporter lorsque j'étais un jeune général, ou tout simplement le fils d'un conquérant... Enfin bref, revenons-en à nos moutons. Elle n'était pas au meilleur de sa forme, et la laisser seule dans cet état est une chose que moi ne pouvait accepter.

▬ Vous êtes brûlante de fièvre. Je vais vous aider et vous emmener voir un médecin.

Rangeant mon gant dans la poche de ma veste sur mes épaules, je passais l'un de mes bras dans son dos tandis que le second passait sous ses jambes afin de la soulever et donc la porter à la force de mes bras, étant debout sur mes deux jambes. Elle était légère et facile à porter, je ne devais pas laisser sa condition empirer dans un tel endroit et devait faire vite en trouvant un médecin.

▬ Pardonnez-moi d'être aussi rude et de vous mettre dans une position gênante, mais votre santé m'inquiète.

P.S:

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