À ma belle et tendre Lulu.

Je suis tellement excité ! Tu dois le savoir, tu redoutes cette journée depuis que je t’en ai parlé… Ça fait longtemps, non ? On dirait que ça fait une éternité qu’on a parlé des autres mondes ensemble. Ça fait longtemps qu’on a pas eu une si belle discussion, non plus… Ça m’attriste.

Ça m’attriste aussi de devoir te quitter. J’aurais tant voulu que tu viennes avec moi, visiter d’autres mondes, voir des nouvelles personnes, etc. Notre ville, elle est belle, j’adore Destiny Islands, mais il manque quelque chose ! Tu ne trouves pas ? Bref, je sais que tu n’abandonnerais jamais cet endroit. Il te faudrait une très bonne raison, en tout cas. Je sais comment tu regardes cette petite Yuna. Je sais que tu l’aimes beaucoup et que tu veux prendre soin d'elle.

Je ne sais pas combien de temps je vais être parti. Un an ? Deux ans ? Si rien ne m’est arrivé, je vais revenir d’ici trois ans, c’est certain. Je ne peux pas rester loin de toi trop longtemps. Tu le sais bien ça. Il ne faut pas que tu t’en fasses à tous les jours pour moi. Si tu ne fais que m’attendre, tu vas gâcher ta vie. Nous sommes encore jeunes, il faut en profiter. Prends du temps avec Yuna. Prends du temps avec tes autres amis. Il n’y a pas que nous deux, han ? Tu le sais ?... Je sais ce que tu dois te dire en ce moment. Que je ne suis qu’un gros idiot égoïste. Eh… Que veux-tu, il y a des choses qu’on ne peut pas contrôler dans notre nature. Ça fait partie de moi. J’ai envie d’explorer. Je m’excuse.

Tu te rappelles de la première fois que tu m’as montré ce que tu étais capable de faire ? Du feu, de la glace, de l’eau, de l’électricité ! Tout ça venant de tes mains. Et tu les mélangeais. Et ça devenait vraiment dangereux… Et puis ça a fait boom. Je me rappelle comment tu étais insultée ! Oh, c’était des bons moments qu’on a passé ensemble et ce temps précieux, je ne l’oublierai jamais.

À l’orphelinat, nous étions seuls. Il y avait toi, moi et personne d’autres. Non, il y avait d’autres personnes dans l'orphelinat, mais notre univers à nous, c’était moi et toi. On se connait depuis qu’on est jeunes ! Je te connais mieux que quiconque. Tu as toujours eu l’air grognonne, mais, je sais qu’au fond, tu es heureuse. Je sais que tu dois te sentir abandonnée. Ne t'inquiètes pas, ma belle, je vais t’envoyer des lettres à chaque mois pour te raconter mes aventures.

En fait, je ne sais même pas si je vais trouver quelque chose… Peut-être que je vais simplement revenir, dans tes bras, l’air tout penaud et triste. Ou pas. Il faut tenter des choses pour avoir des résultats. C’est quelque chose que tu n’aimes pas, toi, n’est-ce pas ? Prendre des risques. Tu aimes bien quand tout est calculé à l'avance et que tu es certaine d’avoir le dessus. Mais il faut se réveiller, des fois, la vie est faite de hasard. Comme quand tu as rencontré la petite Yuna. Roh et veux-tu la laisser tranquille, avec Tidus, ils sont mignons et je suis sûr qu’ils finiront comme toi et moi. Il faut que t’arrêtes d’essayer de la contrôler tout le temps.

Qu’est-ce que je voulais ajouter, déjà… Ah ! Je t’ai laissé un souvenir, mais tu le sais probablement déjà, ça. Est-ce que tu l’aimes ? Je t'entends déjà tout raconter sur cette créature. Je ne connais que son nom, un cactuar. Tu peux faire ce que tu fais toujours avec les peluches que tu achètes ou que je te donne. Leur donner une vie… Si quelqu’un d’autre que toi lis cette lettre, cette personne se posera sûrement des questions sur ce que je viens d’écrire. En tout cas, ce n’est pas important. J’espère qu’il te plait. Je veux que tu te souviennes de moi pendant que je suis parti, jusqu’à ce que je revienne.

Tu prendras soins des jeunes, hein ? Essaye de ne pas être trop sévère avec eux. Ce ne sont que des enfants, après tout. Ils se battent avec leurs épées en bois, mais ce n’est rien de sérieux. Je veux aussi que tu continues dans le domaine de la magie noire. Ouuuh Lulu la grande mage noire. Déjà que tu es assez intimidante pour les autres, avec la manière dont tu t’habilles (pas que ça me déplait, han). Ça fait presque peur. Tu sais, tu pourrais passer pour la méchante d'un conte, mais je sais que tu es bien trop douce pour ça. Je sais comment ton cœur est grand et qu’il accepte tout le monde qui en vaut la peine. Je sais comment tu rêves d’être une mère. Tu l’as dans le sang.

J’espère que je ne te manque pas trop. En ce moment, tu dois pleurer et je me sens mal de devoir te faire passer par là. Sérieusement. Je suis déjà parti et je t’avais demandé de lire cette lettre une fois que j’aurais quitté la ville. C’est fou les émotions qu’on peut avoir quand on part de notre ville natale. Je n’ai pas dit à tout le monde où j’allais, tout de même. Juste à toi. Peut-être que d’autres s’en doutent. Ce n’est pas vraiment un secret d’état. Ou peut-être que ce l’est et je vais finir en criminel recherché. Hehe. Roh fait pas les gros yeux encore, je ne fais que plaisanter, voyons.

Je ne sais pas vraiment quoi dire de plus. J’aurais aimé que cette lettre ne finisse plus, mais ce n’est pas la dernière. Tu n’as pas fini d’entendre parler de moi et je n’ai pas fini de t’exaspérer, comme je le fais tout le temps. J’ai envie de pleurer. Je pense beaucoup à toi, mais je suis excité à l’idée de voir de nouveaux endroits. Souhaite-moi bonne chance !

Je t’aime.

P.S. : Je crois que j’ai oublié d’apporter un de mes colliers. Bon c’est pas plus grave, garde le, je te le donne.

Haku